Religions et politique aux USA : une vieille histoire plus complexe qu’on ne le croit…

« La Constitution américaine, adoptée en 1787, est une constitution sans Dieu »

Dans un article datant de 2016*, l’historienne Blandine CHÉLINI-PONT, spécialiste de l’histoire du christianisme américain, précise que les Églises et les États sont bien séparés, en vertu du premier amendement de la Constitution fédérale, dont les termes sont appliqués aux États fédérés depuis les années 1940 : « le Congrès ne fera aucune loi établissant une religion ou en interdisant le libre exercice » :

… La Constitution, adoptée en 1787, est une constitution sans Dieu. Et ce n’est qu’au prix d’une intense campagne contre le doute et le scepticisme, deux postures bien représentées parmi les Américains aux origines de la nation, que les évangéliques, au XIXe siècle, ont pu imposer leur hégémonie culturelle sur la scène sociale et politique américaine.

Au XXe siècle, les dominionistes influencent de plus en plus la politique américaine

Jusqu’au milieu du XXe siècle, les religieux ne devaient pas se mêler aux affaires politiques. Puis, peu à peu, le dominionisme**, dont l’objectif est que la nation soit gouvernée par des chrétiens, va faire son apparition. « C’est sous Donald Trump qu’ils sont devenus les piliers des républicains », explique Blandine CHÉLINI-PONT.

Un phénomène qui ne concerne pas uniquement les églises évangéliques et semble s’amplifier à l’approche des élections de novembre 2024.***

À l’occasion des élections présidentielles aux États-Unis le 5 novembre 2024, les Cafés Histoire vous proposent de faire le point sur l’histoire de cette relation parfois ambiguë entre religions et politique aux États-Unis.

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L’intervenante : Blandine CHÉLINI-PONT

Blandine CHÉLINI-PONT est professeure d’histoire contemporaine à l’Université d’Aix-Marseille, docteur en droit. Elle possède une habilitation à diriger des recherches (HDR) en sciences religieuses de l’École pratique des hautes études. Après une thèse sur les relations des États-Unis avec le Saint-Siège sous Roosevelt et Truman, (Sciences Po, sous la direction de Pierre Milza), ses travaux se sont portés conjointement sur la politique internationale et concordataire de l’Église catholique, la géopolitique du christianisme, l’histoire politique du catholicisme américain. Elle enseigne à la Faculté de droit et de science politique et à Sciences Po Aix-en-Provence, notamment les religions dans les relations internationales et dans le droit.

Ses recherches actuelles portent sur le vote religieux et son évolution aux États-Unis et sur la religion dans la politique extérieure des États-Unis, thème pour lequel elle a obtenu en 2017 une délégation de recherche du CNRS.

Bibliographie sélective :

• avec Valentine Zuber et al., Géopolitique des religions: un nouveau rôle du religieux dans les relations internationales ? Le Cavalier Bleu, 2019 – ISBN-13 : ‎979-1031803708
• Femmes, féminismes et religions dans les amériques, Presses Universitaires de Provence, 2018 – ISBN-13 ‏: ‎979-1032001707
• La droite catholique aux États-Unis, Presses Universitaires de Rennes, 2013 – ISBN-13 ‏: ‎978-2753527478

Informations pratiques et conditions d’entrée

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• Date : mardi 5 novembre 2024
• Heure : de 20h à 21h30

Religion et élections présidentielles aux États-Unis

Un Café Histoire organisé par l’association Thucydide / Cafés Théma

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* Les Grands Dossiers de Diplomatie n° 35 – Octobre – Novembre 2016 (Pdf).

** La théologie dominioniste renvoie à la domination accordée par Dieu à l’être humain sur la Terre dans le livre de la Genèse. L’appellation recouvre divers mouvements, surtout charismatiques, dont le point commun est la croyance que les évangéliques sont appelés à gouverner selon les principes bibliques. Elle n’exclut pas des alliances avec des catholiques et le mouvement le plus connu est celui du Kingdom now (le Royaume maintenant) né dans la mouvance pentecôtiste dans les années 1980.

*** Donald Trump devient « l’élu » des évangéliques américains, La Croix, 15 juillet 2024.