[PARIS] Burn out : le déclarer en maladie professionnelle ou en accident de travail… ou pas ?!
Déclarer un burn-out en maladie professionnelle peut être un parcours du combattant que le patient n’est pas en état d’affronter, surtout s’il n’est pas accompagné par une équipe spécialisée pour :
- remplir la déclaration (les seuls tableaux psychiques en lien avec le travail reconnus, hors tableau, par le groupe de travail de la commission des pathologies professionnelles du COCT (Conseil d’orientation des conditions de travail) sont : la dépression, l’anxiété généralisée, l’état de stress post-traumatique (ESA),
- évaluer si le taux permet d’envisager la reconnaissance de la maladie professionnelle,
- quel dossier adresser au CRRMP (Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles[1]) / surveiller l’enquête menée par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (taux d’Incapacité Permanente Partielle[2] – IPP),
- comprendre quelle sera l’indemnisation de la maladie reconnue, etc.
Mais il faut également savoir que
- si le patient vient consulter après une crise de nerf sur le lieu du travail, une crise de larmes, de tétanie ou d’hypertension, une altercation, un malaise, bref, un évènement ponctuel et brutal, il entre alors dans le cadre de la définition de l’accident du travail bénéficiant peut-être d’une présomption d’imputabilité.
- il est nécessaire de connaître l’articulation avec le contrat de prévoyance s’il existe (l’arrêt maladie ordinaire peut être plus sécurisant financièrement que l’arrêt pour AT ou MP),
- qu’il est important de connaître les distinctions entre une inaptitude d’origine professionnelle ou pas.
En résumé, un Café Santé Travail pour fournir au salarié les clefs pour l’aider à comprendre sa situation, reprendre la main sur son avenir, et aider le professionnel de santé à faire au mieux pour chaque patient.
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Notes :
[1] CRRMP : Organisme en charge d’une reconnaissance en maladie professionnelle, d’une pathologie n’appartenant pas aux tableaux de maladies professionnelles.
[2] IPP : La reconnaissance d’une IPP permet de bénéficier d’une indemnisation. Le montant de cette rente est calculé sur la base de votre salaire annuel multiplié par le taux d’incapacité permanente fixé par l’organisme d’assurance maladie.
Les intervenantes
Avocate en droit du travail, droit de la sécurité sociale et de la protection sociale, Rachel SAADA exerce au sein du cabinet L’ATELIER DES DROITS dont l’activité est essentiellement dédiée aux salariés, à leurs syndicats et aux institutions représentatives du personnel. Elle intervient à l’IPDT (Institut Psychodynamique du Travail) dans le cadre du CES de psychopathologie du travail sous la direction de Christophe Dejours. Elle a coécrit avec Marie Pezé et Nicolas Sandret Travailler à armes égales, paru chez Pearson en avril 2011. Rachel Saada fait partie du réseau de l’association Diffusion des Connaissances sur le Travail Humain (DCTH), initié par Marie Pezé.
Marie PEZÉ est Docteure en Psychologie, psychanalyste, ancien expert auprès de la Cour d’Appel de Versailles. Elle a créé la première consultation Souffrance et travail en 1997 au Centre d’Accueil et de Soins Hospitaliers de Nanterre. Il en existe désormais (en 2021) plus de 150. Elle a été, par ailleurs, responsable pédagogique du certificat de spécialisation en psychopathologie du travail qu’a lancé Christophe Dejours en novembre 2008 au CNAM. Elle est également Membre Fondateur du Groupe pluridisciplinaire de Réflexion sur la Maltraitance au Travail. En 2002, elle a participé au groupe de travail sur « le harcèlement moral dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux publics » (DHOS, Ministère de la Santé, de la Famille et des Personnes Handicapées); en 2005, à la commission « violence, travail, emploi, santé » présidée par le Professeur Dejours (dans le cadre de la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004, Ministère des solidarités, de la Santé et de la Famille), puis en 2009 à la Commission Parlementaire UMP sur la Souffrance au Travail. Elle a ouvert sa consultation à de nombreux documentaristes (Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés, de Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil, J’ai très mal au travail, de Jean-Michel Carré, et La mise à mort du travail, de Jean-Robert Viallet).
Informations pratiques et conditions d’entrée
Port du masque obligatoire !? (on verra…)
- Inscription par mail uniquement : cafe.sante.travail@gmail.com
- Participation : 10 € / personne || 5 € pour les étudiants et chômeurs. (cette participation permet à l’association d’organiser ses conférences et débats). Versement en espèces ou par chèque le soir de la conférence.
- Consommation obligatoire à l’entrée du café, sinon nous ne pourrons plus organiser d’évènement dans ce lieu pourtant bien sympathique ! Merci de votre compréhension.
- Lieu : Café Restaurant « Au Vieux Châtelet », 1 place du Châtelet, 75001 Paris.
- Métro Châtelet, lignes 1, 4, 7, 11 et 14.
- RER A, B et D
- Bus 21, 38, 47, 58, 67, 69, 70, 72, 74, 75, 76, 81, 85 et 96.
- Date : jeudi 2 juin 2022
- Heure : de 20h à 21h30
Burn out : le déclarer en maladie professionnelle ou en accident de travail… ou pas ?!
Un Café Citoyen Santé Travail organisé pour et avec le réseau de consultations spécialisées Souffrance & Travail
Intervenants
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Marie PEZÉ
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Rachel SAADA