[PARIS] 1949-2009 : 60 ans de Journal Télévisé en France
60 ans de journal télévisé (JT pour les intimes). Déjà 60 années d’images qui bougent pour informer. Six décennies durant lesquelles l’information, tenue d’une main de fer par le pouvoir politique, est devenue une entreprise à vocation commerciale.
La diffusion du premier journal télévisé (JT) a lieu en juin 1949. Il est diffusé trois fois par semaine jusqu’en juillet, puis s’interrompt avant de réapparaître en octobre. Il reprend alors à 21 heures et devient rapidement quotidien.
De journal d’information politique (« l’image de la France ») et parfois pédagogique, le JT est devenu au fil des décennies un support d’émotions basé sur le scoop, le spectacle, les faits divers. La rubrique des « chiens écrasés » passe à la Une. Une évolution qu’analyseront et commenteront nos deux invités, l’ex-présentateur Bruno MASURE, qui tenta vainement de faire passer un peu d’explicatif dans ses JT, et l’universitaire spécialiste des médias, Christian DELPORTE.
Les intervenants
Bruno MASURE, Journaliste politique, a été présentateur du Journal Télévisé du soir durant 13 ans, de 1984 à 1997 : sur TF1 de 1984 à 1990, sur Antenne 2 – France 2 de 1990 à 1997.
Il a donc assisté – et participé – aux grandes étapes qui ont marqué les changements dans la télévision française : en 1984, naissance de la première chaîne télévisée payante (Canal+), en 1985, lancement des premières chaînes câblées et création de la société Médiamétrie, en 1986, création de La Cinq, première chaîne généraliste commerciale, puis privatisation de TF1 en 1987, création de France Télévision en 1992, etc. Une période durant laquelle la « télévision de papa » se transforme en une véritable industrie commerciale aux enjeux stratégiques et financiers colossaux.
Christian DELPORTE est Professeur des universités en histoire contemporaine, directeur du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines de l’Université de Versailles Saint-Quentin ; il y dirige notamment un séminaire d’Histoire des médias, de l’image et de la communication à l’époque contemporaine et est directeur de la revue d’histoire Le Temps des médias. Il est président de la Société pour l’Histoire des Médias (SPHM) créée en 2000 dans le but de :
- contribuer au développement des recherches en histoire des médias dans le champ de l’histoire moderne et contemporaine,
- favoriser la connaissance des sources, françaises ou étrangères, en histoire des médias,
- constituer un lieu de rencontre et d’échange entre tous ceux qui concourent à définir et à construire l’histoire des médias,
- réunir et diffuser l’information en matière d’étude sur l’histoire des médias auprès des chercheurs, des enseignants, des étudiants, des professionnels.
La première chose sur laquelle on fait beaucoup d’erreurs, c’est qu’on croit que la liberté d’information, le droit à la liberté de la presse, c’est un droit du journaliste. Mais pas du tout, c’est un droit du lecteur du journal. C’est-à-dire que ce sont les gens, les gens dans la rue, les gens qui achètent le journal, qui ont le droit d’être informés. Ce sont les gens qui travaillent dans une entreprise, dans un chantier, dans un bureau qui ont le droit de savoir ce qu’il se passe et d’en tirer les conséquences.
Jean-Paul Sartre, 1973
1949-2009 : 60 ans de Journal Télévisé en France,
un Café Actu-Médias organisé par l’association Thucydide
Intervenants
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Bruno MASURE
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Christian DELPORTE