Grand honneur, pour les Cafés Histoire, de recevoir Monsieur Jean DELUMEAU pour évoquer sa si fameuse « Histoire de la peur ».

« Non seulement les individus pris isolément, mais les collectivités et les civilisations elles-mêmes sont engagées dans un dialogue permanent avec la peur. Celle-ci prend toutefois des visages différents, depuis les terreurs médiévales jusqu’à l’obsession contemporaine de la sécurité. Jean Delumeau montre à la fois les continuités et les ruptures, ainsi que la diversité des formes prises par la peur en Occident. Des peurs collectives, comme celles engendrées par la peste, aux séditions populaires, des visages de Satan aux procès en sorcellerie, ce livre a profondément renouvelé l’histoire des mentalités et des comportements. »

Présentation de l’ouvrage « La peur en Occident » par les éditions Hachette Littératures, « Pluriel. Histoire » en 1970.

Définition

PEUR : n. f.. Après les formes intermédiaires pavor (après 950), poür (1119), pëor (vers 1176-1181) puis peür (vers 1225), encore en deux syllabes, enfin peur (1290), est issu du latin pavorem, accusatif de pavor. Celui-ci désigne l’effroi, l’épouvante et, par affaiblissement, un sentiment de crainte ainsi que l’émotion qui saisit et fait perdre le sang-froid (…). Peur est devenu le nom général de l’émotion qui accompagne la prise de conscience d’un danger, avec diverses nuances d’intensité selon le contexte, en général moins fortes que frayeur, effroi.

Dès les Xe et XIe siècles, il est employé seul et dans la locution usuelle avoir peur, puis avec la préposition de suivie de l’infinitif (vers 1155) et la conjonction que suivie du subjonctif (1176-1181). Il recouvre le sentiment d’un danger tant physique (avoir peur pour sa peau, 1771) que moral, tangible qu’irrationnel.

Le Robert – Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction de Alain Rey, 1998. Définition de peur p. 2695.

L’intervenant

Jean DELUMEAU, historien moderniste, spécialiste des mentalités religieuses, est membre de l’Institut. Il a enseigné l’histoire des mentalités religieuses dans l’Occident moderne au Collège de France de 1975 à 1994 et a été Directeur associé et Directeur d’étude à l’École des Hautes Études en Sciences sociales.

Bibliographie sélective

• Naissance et affirmation de la Réforme (1965, rééd. 1994).
• La civilisation de la Renaissance (1967, rééd. 1984).
• Le christianisme entre Luther et Voltaire (1971, rééd. 1996).
• 2000 ans de christianisme, V (1976).
• La Peur en Occident (XIVe-XVIIIe siècles) : Une cité assiégée (1978).
• Le Péché et la peur : La culpabilisation en Occident (XIIIe-XVIIIe siècles) (1983).
• Les Malheurs des temps. Histoire des fléaux et des calamités en France (ouvrage collectif) (1987).
• Rassurer et protéger. Le sentiment de sécurité dans l’Occident d’autrefois (1989).
• L’aveu et le Pardon (1990).
• Une histoire du Paradis. I, Le Jardin des délices (1992).
• Le fait religieux (ouvrage collectif) (1993).
• Une histoire du Paradis. II, Mille ans de bonheur (1995).
• Entretiens sur la fin des temps (ouvrage collectif) (1998).
• Une histoire de la Renaissance (1999).
• Que reste-t-il du Paradis ? (2000)
• Une histoire du paradis (2002).
• Des religions et des hommes (2003).

Consulter la chronologie et la bibliographie dans le livret distribué lors de ce Café Histoire

Une histoire de la peur – 15e-17e siècles,
un Café Histoire organisé par l’association Thucydide