La liberté de la presse est l’une des premières cibles des États et gouvernements autoritaires.

Pourtant, à ce jeu-là, la France, république démocratique, ne se place qu’en 39e position sur une liste de 180 pays… Devient-il “légitime” d’emprisonner ou d’assassiner des journalistes ? Est-ce le signe d’un recul des valeurs démocratiques dans le monde ? Qu’en est-il de la presse hexagonale ?…

295 journalistes emprisonnés, dont 121 “journalistes citoyens”, 52 journalistes tués en 2017, voici le bilan alarmant dressé par Reporters sans Frontières (RSF) en ce début d’année 2018.

L’intervenante

Un mois avant la Journée mondiale de la liberté de la presse, Catherine MONNET, rédactrice en chef adjointe chez Reporters Sans Frontières, vient échanger et débattre au sein des Cafés Actu Médias. Longtemps grand reporter à Radio France Internationale (RFI), réalisatrice, elle a choisi de “rejoindre, en ces temps troublés, les équipes de RSF pour défendre un droit de plus en plus menacé : notre liberté d’informer.”

La première chose sur laquelle on fait beaucoup d’erreurs, c’est qu’on croit que la liberté d’information, le droit à la liberté de la presse, c’est un droit du journaliste. Mais pas du tout, c’est un droit du lecteur du journal. C’est-à-dire que ce sont les gens, les gens dans la rue, les gens qui achètent le journal, qui ont le droit d’être informés. Ce sont les gens qui travaillent dans une entreprise, dans un chantier, dans un bureau qui ont le droit de savoir ce qu’il se passe et d’en tirer les conséquences.
Jean-Paul Sartre, 1973